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LEPROUS - Melodies Of Atonement 30 Aout 2024

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Message par vaijuju Mar 09 Avr 2024, 19:55

LEPROUS - Melodies Of Atonement 30 Aout 2024 Leprou34



1.Silently Walking Alone

2.Atonement

3.My Specter

4.I Hear the Sirens

5.Like a Sunken Ship

6.Limbo

7.Faceless

8.Starlight

9.Self-Satisfied Lullaby

10.Unfree My Soul




Line-up:
Einar Solberg – vocals and keys
Tor Oddmund Suhrke – guitars
Robin Ognedal – guitars
Simen Børven – bass
Baard Kolstad – drums



Dernière édition par vaijuju le Ven 31 Mai 2024, 18:04, édité 3 fois

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Message par Metalyogi Mar 09 Avr 2024, 19:58

J'ai hâte d'entendre ca, par contre, c'est quoi cette pochette ???
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LEPROUS - Melodies Of Atonement 30 Aout 2024 Empty Re: LEPROUS - Melodies Of Atonement 30 Aout 2024

Message par belzaran Mer 10 Avr 2024, 09:39

Allez écouter le dernier Caligula's Horse plutôt !

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Message par TheDecline01 Mer 10 Avr 2024, 11:22

Metalyogi a écrit:J'ai hâte d'entendre ca, par contre, c'est quoi cette pochette ???

C'est un balai non ? Une orientation ménage sûrement. C'est du militantisme pro-égalité des sexes !

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Message par vaijuju Mer 10 Avr 2024, 18:17

belzaran a écrit:Allez écouter le dernier Caligula's Horse plutôt !

on écoute aussi :D

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Message par vaijuju Mer 10 Avr 2024, 18:20

Metalyogi a écrit:J'ai hâte d'entendre ca, par contre, c'est quoi cette pochette ???

Une copine a entendu un titre lors d'un soundcheck , " un morceau avec un gros son, très dynamique , et une voix d'Einar, comment dire , inattendue "

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Message par vaijuju Ven 31 Mai 2024, 06:49



Atonement !

après avoir écouté 1 minute de ce titre , j'ai la méga banane ...j'adore ce groupe :cool:

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Message par TheDecline01 Ven 31 Mai 2024, 09:30

TheDecline01 a écrit:C'est un balai non ? Une orientation ménage sûrement. C'est du militantisme pro-égalité des sexes !

Je tiens à souligner que la qualité de cette blague est plus que jamais d'actualité. :non:

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Message par Pietro Mer 21 Aoû 2024, 16:17


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Message par Lucificum Mer 21 Aoû 2024, 20:55

Ce morceau est vraiment très chouette. Prog, metal, lignes de chant impec, du bon riff... ça donne envie !

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Message par vaijuju Lun 02 Sep 2024, 18:51

J'ai pris la formule offensive mrgreen avec le bonus track " Claustrophobic" et en cadeau un patch Leprous :cool: ... pour la musique , contrairement à Metalyogi , je ne suis pas déçu .Il va falloir pas mal d'écoutes pour bien apprivoiser tout ça ! Surpris par le peu de textes de Tor , juste 1 ! sinon , on est toujours dans le virage de pitfalls et dans l'album solo d'Einar, mais ça me va . mrgreen

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Message par vaijuju Ven 06 Sep 2024, 20:14

https://www.radiometal.com/article/leprous-se-recadre,479061?fbclid=IwY2xjawFIJOpleHRuA2FlbQIxMQABHUlcW2lxOKB4__1n23g6_NGrHzwCi0RcANgcXdnzTiP7y0u42fWRn9xy9Q_aem_XhRFSv65Jq0snYv6CIbQcQ

Tout semble indiquer qu’une nouvelle ère s’ouvre pour Leprous. Après des albums à la fois de plus en plus « orchestraux » et centrés sur le frontman Einar Solberg, Melodies Of Atonement a délibérément été pensé pour se recentrer sur le groupe, ses membres et leurs instruments. Certes, Einar reste la force créative principale, certes les textes restent très personnels, mais on retrouve là un Leprous plus épuré et dominé par les guitares. Mais comme on a affaire à un groupe qui n’aime pas la stagnation, on a beau réussir à établir des liens avec le passé, le quintet continue de regarder devant lui et à perfectionner son son, entre puissance moderne et authenticité organique.

Puisque cet album se veut plus que tout celui d’un groupe et que nous avons déjà beaucoup échangé avec Einar ces dernières années (notamment avec ses sorties solos), c’est du côté de l’autre « leader », le yang du yin, en quelque sorte, celui avec qui un équilibre se crée (nous en parlerons), que nous nous sommes tournés pour évoquer ce huitième album : le guitariste et autre membre fondateur encore en activité au sein de la formation, Tor Oddmund Suhrke. Et c’est avec un musicien qui avait manifestement beaucoup de choses à dire que nous avons abordé l’approche artistique adoptée cette fois-ci, sa relation avec Einar, celle du groupe avec les fans, celle de leur musique avec le genre progressif, l’évolution de leur processus créatif y compris en matière de textes (Tor ayant un moment été le parolier principal du groupe) et bien d’autres sujets.





« Einar s’est toujours montré très ambitieux et fonceur, alors que moi, j’ai toujours été un peu plus dans la retenue. Je pense que cet équilibre entre lui et moi a créé une excellente combinaison pour pouvoir atteindre nos objectifs. […] Il s’agit de dompter la créativité d’Einar pour en faire quelque chose de réalisable. »

Radio Metal : Quand Leprous a commencé, le processus de composition était assez collégial, mais progressivement, Einar a pris de plus en plus de place. Je crois qu’il a lui-même dit que Leprous commençait à ressembler à un projet solo. Cette fois, pour le nouvel album Melodies Of Atonement, vous avez délibérément choisi de vous recentrer sur les musiciens et les instruments que vous avez au sein du groupe, comme Einar nous l’avait dit. As-tu l’impression qu’à un moment donné, Leprous a perdu un certain esprit d’équipe, en tout cas sur le plan créatif ?


Tor Oddmund Suhrke (guitare) : Je ne le dirais pas de cette manière. Ça a simplement été un processus naturel, Einar étant le plus créatif dans le groupe. Sans lui, les sorties d’albums auraient été beaucoup plus espacées. Lui et moi avons fondé le groupe en 2001 quand nous étions encore gamins, nous avions quinze ou seize ans, et au fil des années, il s’est toujours montré très ambitieux et fonceur, alors que moi, j’ai toujours été un peu plus dans la retenue. Je pense que cet équilibre entre lui et moi a créé une excellente combinaison pour pouvoir atteindre nos objectifs. Autrement, j’aurais tellement joué la carte de la sécurité que nous n’aurions pas forcément avancé vers bon nombre d’obstacles que l’on rencontre quand on crée un groupe, un peu comme lorsqu’on crée une entreprise. D’un autre côté, si on fonce tête baissée, sans restriction, en particulier financière, ça peut également très mal tourner. C’est pour ça que je dis que lui et moi nous complétons très bien. Cela étant dit, vu que c’est lui la force créative principale, ça lui a aussi naturellement donné le rôle de compositeur dans le groupe, même si ça a toujours été ouvert et que chaque membre était encouragé à contribuer avec des compositions, des riffs et des idées. C’est juste devenu de plus en plus naturel qu’Einar prenne le lead du projet créatif, et que lui et moi gérions la partie administrative.

Quand nous disons que nous avons adopté une approche plus centrée sur le groupe avec ce nouvel album, nous faisons surtout référence à la musique, à la façon dont nous pouvons la retranscrire en live et à la création de chansons qui sonnent plus comme un groupe et moins comme un énorme orchestre. C’est un choix que nous avons fait aussi parce qu’Einar a maintenant son projet solo. Comme c’est le compositeur principal et chanteur de Leprous, mais aussi de son projet solo, les deux auraient facilement pu sonner similaires. Pour faire en sorte qu’ils se distinguent, nous avons décidé de sortir les éléments orchestraux et symphoniques de Leprous pour cet album et de laisser cette option à Einar en solo, parce que c’est aussi lui le principal compositeur concernant ces éléments. Je pense que c’est une étape naturelle de l’évolution de notre direction musicale.

Est-ce une discussion spécifique que vous avez eue en interne ?


Oui, nous en avons parlé avant de démarrer le processus. Nous nous sommes dit que ce serait peut-être cool d’essayer de faire en sorte que les éléments orchestraux ne soient pas une part importante de cet album, comme ils l’ont été sur les trois derniers. Cela étant dit, nous ne nous sommes pas dit non plus que nous éviterions à tout prix d’en inclure ; si ça avait été naturel et parfait de le faire à un endroit donné, nous l’aurions fait.

C’est drôle parce qu’Einar nous a lui-même un peu parlé de cet équilibre que tu as mentionné entre lui et toi, car son album solo a coûté très cher, et il a dit qu’il ne s’était pas attendu à dépenser autant d’argent. Il a admis qu’il ne savait pas faire de compromis et qu’en solo, tu n’étais pas là pour le freiner, en tant que membre raisonnable du groupe. A quel point ça peut être compliqué de maîtriser Einar ?

Ce n’est clairement pas ce qu’il y a de plus simple [rires]. Mais je pense que nous avons trouvé une bonne dynamique et nous nous comprenons très bien. Evidemment, il arrive que nous nous disputions, mais c’est très rare qu’il y ait de grosses engueulades où nous nous crions dessus, ce qui est assez impressionnant vu le temps depuis lequel nous nous connaissons. Nous nous entendons donc très bien. C’est très bien d’avoir, d’un côté, un esprit très motivé avec beaucoup d’ambitions et d’idées et, d’un autre côté, quelqu’un qui met des limites pour que tout ne tombe pas dans l’excès, car autrement, ça pourrait nous causer des ennuis et entraver le groupe. Il s’agit de dompter la créativité pour en faire quelque chose de réalisable. Mais comme je l’ai aussi dit, si ça ne dépendait que de moi, j’aurais probablement arrêté à un moment donné. J’ai eu la chance de l’avoir en tant que moteur pour que j’utilise mes propres compétences dans la maîtrise de sa créativité et l’obtention d’un produit fini dont nous tirons tous les deux bénéfice. Je dirais que ça a été une amitié très fructueuse ! [Rires]



« Ce serait vraiment ennuyeux si, tout d’un coup, nous trouvions la recette optimale et que nous la suivions à chaque fois. Ça nous ferait perdre plein d’éléments qui font l’intérêt du groupe. »

C’est lorsque vous êtes revenus de la tournée d’Aphelion qu’Einar a commencé à écrire de nouvelles musiques, mais comment décrirais-tu le processus de Melodies Of Atonement et le comparerais-tu aux albums passés ? Était-ce plus proche du début de la carrière du groupe ?


Je dirais que nous sommes revenus au processus initié sur The Congregation, que nous avons sorti en 2015. Jusqu’à cet album, nous nous réunissions en salle de répétition avec des idées pensées en amont et en jammant dessus pour en faire des chansons. Sur The Congregation nous avons commencé un processus consistant à faire de nombreuses esquisses et, après en avoir fait peut-être trente, à choisir lesquelles nous plaisent. Une fois réduit à quinze esquisses, c’est encore trop pour un album, mais c’est plus facile à présenter au groupe, on n’est pas obligé d’avoir un chef-d’œuvre fini. Ensuite, nous pouvons faire l’album en fonction des chansons qui vont le mieux ensemble et des meilleures idées que nous avons. Souvent, nous nous retrouvons aussi avec des chansons que nous pourrions utiliser pour autre album plus tard, peut-être en tant que titre bonus ou pour sortir un single indépendant, ce qui est bien également. Nous avons donc fait ça sur The Congregation, Malina et Pitfalls.

Aphelion était un album intéressant, parce que le processus a commencé avec quatre morceaux qui nous restaient des sessions de Pitfalls et que nous avions prévu de sortir sous forme d’EP. Ensuite, il y a eu la pandémie et nous nous sommes retrouvés à avoir beaucoup de temps libre. Nous nous sommes alors dit que nous allions développer ces quatre chansons ou, en tout cas, les optimiser et faire l’EP que nous avions prévu. Puis, un peu par accident, nous avons fait la chanson « Castaway Angels », qui était toute neuve, et nous avons décidé d’en faire un clip enregistré live en studio, mais quand nous avions fini, il nous restait un jour de studio, alors nous avons enregistré une autre chanson, « All The Moments ». Nous avions donc six chansons à ce moment-là, ce qui est un petit peu beaucoup pour un EP mais pas suffisant pour un album. Nous avons donc fait trois chansons supplémentaires, ce qui en faisait neuf en tout. Nous avons aussi fait ce projet de créer et enregistrer une chanson live en studio, en une semaine, avec nos fans qui votaient en direct via le streaming, façon Big Brother. C’est ainsi que nous avons fait la dernière chanson. Ce qui est drôle, c’est que pour cet album, c’était une manière très différente de faire des morceaux. Une bonne partie a été faite dans différents studios et enregistrée live ensemble, en tant que groupe. C’est un album très intéressant qui a sa propre atmosphère, mais il n’est pas aussi homogène que nos autres albums, vu que certaines chansons ont été enregistrées en 2019 avec Pitfalls. C’est pour cette raison qu’il sonne très varié.

Cette fois-ci, nous avions envie de revenir à la façon dont nous faisions des albums avant Aphelion. Nous avons commencé il y a un an, au début de l’été 2023, à faire les esquisses et à choisir avec lesquelles nous voulions avancer. Quand nous estimions avoir suffisamment de matière, nous avons commencé à réduire en décidant quels morceaux figureraient sur l’album. Et enfin, nous les avons enregistrés. C’est sympa de procéder de nouveau ainsi, plutôt que d’aller en studio sans trop savoir ce que nous allions faire. Là, nous avions un plan et une liste de chansons que nous allions faire en studio. Nous sommes donc revenus à une ancienne façon de faire, mais sans non plus remonter trop loin. Nous n’avons pas procédé comme nous le faisions au tout début.

Melodies Of Atonement est ce qu’on peut qualifier d’album plus conciliant avec les fans, « il ne paraît pas très risqué », pour citer Einar. Tu as fait référence à la chanson « Nighttime Disguise » qui était une expérience où vous avez composé en vous basant sur le vote des fans. Avez-vous appris avec eux des leçons que vous avez peut-être mises en pratique pour ce nouvel album ?

Ça peut paraître étrange, mais nous n’avons jamais cherché à faire plaisir à nos fans juste pour leur faire plaisir, surtout si ça doit nous forcer à faire des compromis avec ce que nous voulons nous-mêmes faire. Evidemment, nous savons que nombre de nos fans – surtout ceux qui sont les plus bruyants – veulent plein de signatures rythmiques différentes, du growl, et un tas d’éléments typiquement progressifs. Ça a été bien mis en évidence quand nous avons fait « Nighttime Disguise », parce que, comme je m’y attendais, ils ont tous voté pour tous les trucs les plus fous. Nous avions de la guitare six-cordes, de la guitare acoustique et la guitare huit-cordes, du taping sur basse cinq-cordes, du growl, du chant hyper dynamique qui exploitait la tessiture complète d’Einar, trois signatures rythmiques différentes, trois tonalités différentes, etc. Ça a donc confirmé ce que nous savions déjà plus ou moins, surtout vis-à-vis de nos fans inconditionnels. Je ne pense pas qu’ils auraient voulu que nous fassions toujours ça sur toutes les chansons, mais évidemment, comme ces derniers temps nous nous étions pas mal contenus et avions fait ce que nous préférions, ils ont saisi l’occasion d’y aller à fond et de voter en faveur de tout.

« Tout le monde n’a pas le même parcours avec la musique et les mêmes envies que nous. J’accepte et comprends complètement que des gens n’aiment pas nos nouveaux morceaux et préfèrent les anciens, même si j’ai dû mal à comprendre qu’ils puissent aimer nos très vieux morceaux. »

Ce qui est drôle, c’est que ça faisait depuis The Congregations que nous n’avions pas eu de chant growlé et, sans dire que c’est forcément parce que nous avons appris de « Nighttime Diguise », tout d’un coup, nous nous retrouvons à nouveau avec du growl sur le nouvel album. Je dirais que nous avons aussi un peu plus de gain sur les guitares, en tout cas sur certaines parties, donc nous revenons un peu plus vers le style metal que nous avions précédemment, bien que ce soit dans une forme plus mature, selon moi. Avant ça, nous étions beaucoup plus dans une approche typique, avec une sorte de mur de guitares bourrées de gain, qui jouent souvent la même chose sur plusieurs couches, ce qui fait que c’est moins dynamique mais plus heavy et rentre-dedans. Là, nous avons quand même conservé l’approche des derniers albums, c’est-à-dire que si les guitares jouaient à peu près la même partie, je la jouais à ma manière et Robin à sa manière, et nous ne rajoutions pas forcément d’overdubs. Ça reste un son dynamique et organique au lieu de tout noyer dans un son très metal moderne. C’est donc un joli mélange entre oser avoir plus de distorsion sur les guitares et faire en sorte qu’on entende davantage de personnalité dans le son et que ça sonne quand même organique, même si c’est aussi synthétique à bien des égards avec la présence d’éléments électroniques.

Il y a beaucoup de dynamique dans cet album, avec des passages très calmes suivis de grosses guitares heavy et, parfois, du chant crié. A-t-il été délibérément conçu pour être un ascenseur émotionnel ? Aimez-vous jouer avec les sentiments et les émotions de l’auditeur ?


Nous ne jouons pas avec leurs émotions, car ça peut paraître négatif. Je dirais plutôt que ce sont nos choix basés sur ce que nous ressentions, en nous disant que l’auditeur pourrait ressentir la même chose ou qu’il pourrait apprécier puiser dans notre dimension émotionnelle. Il n’y avait pas de stratégie, à nous dire : « Voyons comment on pourrait faire réagir émotionnellement nos auditeurs » et le faire délibérément. Dans le groupe, nous sommes des personnes émotionnelles et ça nous vient naturellement. Ça a du sens pour nous de faire de la musique émotionnelle, surtout au niveau des paroles et, évidemment, du chant d’Einar. C’est donc plus un résultat naturel. Ce n’est pas une décision cynique que nous prenons d’appuyer sur le bouton émotionnel de nos auditeurs juste pour appuyer dessus. C’est juste ce qui a le plus de sens pour nous, y compris quand nous écoutons de la musique, et il se trouve que c’est aussi ce qui touche nombre de nos auditeurs, j’imagine.

Tu as fait mention des éléments électroniques. On peut facilement faire un parallèle entre certains sons que vous utilisez sur cet album et un groupe comme Massive Attack. Penses-tu que la reprise d’« Angel » que vous aviez faite en bonus de Pitfalls était peut-être un portail vers le futur du groupe ou que ça a débloqué quelque chose chez vous, vous faisant réaliser certains aspects de votre potentiel ?

C’est intéressant. Ça fait plusieurs années maintenant que je dis que Massive Attack est probablement l’une de nos influences – je sais aussi que c’est l’un des groupes préférés d’Einar et c’est lui qui a été, dans le groupe, l’un des principaux moteurs derrière les éléments électroniques, vu qu’il joue du clavier et des synthés. Ce groupe est clairement une grande inspiration pour notre son, même si je ne dirais pas que c’était tellement plus le cas aujourd’hui avec Melodies Of Atonement, car les éléments électroniques font partie de notre musique depuis pas mal de temps. Je suppose que c’est plus évident maintenant en raison du retrait des éléments symphoniques, comme nous en avons parlé plus tôt, mais je ne dirais pas forcément que Massive Attack est une bonne référence pour caractériser le son de ce nouvel album.

L’une des surprises de l’album est ce grand chœur dans « Faceless ». Peux-tu nous en dire plus à son sujet ?

C’est assez intéressant, car à l’origine, nous étions là : « Est-ce que chacun dans le groupe peut enregistrer une partie pour ce chœur ? » Puis nous nous sommes dit qu’il nous fallait probablement plus de personnes et que nous pourrions demander à des fans. Finalement, pendant que nous étions en tournée cette année, en février et mars, nous avons eu l’idée de demander à nos fans s’ils pouvaient nous envoyer des enregistrements d’eux en train de chanter pour choisir ceux qui étaient suffisamment bons pour figurer dans le chœur – car, évidemment, tout le monde n’a pas la voix pour ça. Je crois que cent soixante-dix personnes ont été choisies pour en faire partie. Ils ont enregistré la partie – en vidéo pour la plupart – et nous l’ont envoyée. Nous avons réuni le tout, l’avons joué en studio et enregistré ainsi pour avoir le même son d’ambiance que celui de la pièce dans laquelle notre chant a été enregistré. Le but était que ça sonne comme une sorte de grand chœur gospel, et c’est le résultat que nous avons obtenu. C’est typiquement le genre d’idée qu’Einar trouve tout d’un coup. Il a passé des heures à sélectionner les gens et à leur demander de lui envoyer des trucs, tout ça juste pour un chœur ! C’était beaucoup de travail, mais ça valait le coup – en tout cas pour le reste du groupe, car c’est principalement Einar qui a dû gérer ça. Ça crée un effet très sympa !



« J’ai toujours eu l’impression que ce que les gens ont en tête quand ils entendent les termes ‘metal progressif’, ce n’est pas notre musique. »

Quand on regarde la discographie de Leprous, vous avez presque à chaque album redéfini votre son, à divers degrés. Einar a dit que vos fans vous ont détestés pour ça, puis qu’ils vous ont aimés pour ça. Penses-tu que la liberté artistique est quelque chose pour quoi il faut se battre ? Penses-tu qu’une certaine « tension » est nécessaire, à un moment donné, entre un groupe et ses fans pour gagner sa liberté et être compris ?

Oui, absolument, je le crois. J’ai toujours pensé que ce serait vraiment ennuyeux si, tout d’un coup, nous trouvions la recette optimale et que nous la suivions à chaque fois. Ça nous ferait perdre plein d’éléments qui font l’intérêt du groupe. Cela étant dit, il est intéressant de noter que, même si nous avons toujours changé certains éléments, ce qui avait pour conséquence que chaque album se démarque des autres, on pouvait toujours entendre qu’il s’agissait de Leprous. Une raison importante est évidemment que c’est nous qui jouons et Einar qui chante – c’est une part importante du son –, mais malgré tout… C’est difficile de mettre le doigt exactement sur ce que c’est. Il est facile de faire des morceaux hommages dans la veine de certains groupes, mais je ne suis pas sûr que ce serait facile de copier Leprous et de faire des chansons similaires aux nôtres, sans que ce soit carrément des reprises. Je ne sais pas exactement quels sont les éléments qui caractérisent notre musique. C’est vrai que nous générons toujours un peu d’hostilité parce que nous faisons des choses différentes, mais j’ai l’impression que maintenant, la majorité de nos fans nous aiment aussi pour ça.

Vu que nous avons pas mal changé notre son d’album en album, il est parfaitement naturel que certaines personnes préfèrent certains de nos anciens albums. Tout le monde n’a pas le même parcours avec la musique et les mêmes envies que nous. J’accepte et comprends complètement que des gens n’aiment pas nos nouveaux morceaux et préfèrent les anciens, même si j’ai dû mal à comprendre qu’ils puissent aimer nos très vieux morceaux, mais ils ont le droit. Il y a des groupes dont j’adore les tout premiers albums et dont je n’aime pas les albums plus récents, donc je peux m’identifier à ça aussi. C’est drôle, car avec Melodies Of Atonement, j’ai l’impression que beaucoup de gens ont dit : « J’adore Coal et après vous m’avez un peu perdu, mais vous m’avez retrouvé avec ce nouvel album, c’est l’un de mes préférés ! » C’est intéressant, car nous n’avons pas délibérément cherché à revenir à la formule d’un de nos albums passés, nous avons encore le sentiment d’aller de l’avant, mais manifestement, ce nouvel album touche un point sensible chez certaines personnes, elles y retrouvent des choses qu’elles avaient ressenties avec certains de nos anciens albums.

Leprous est catégorisé en tant que groupe de prog, mais contrairement à ce qu’on retrouve traditionnellement dans ce genre musical, nombre de vos chansons sont assez concises, avec beaucoup d’accroches – ce qui est d’autant plus vrai avec Melodies Of Atonement –, et même vos concerts sont assez énergiques. Penses-tu que vous ayez même redéfini ce qu’était un groupe de prog metal ?

Nous en avons toujours discuté et je pense que tous les groupes disent : « Oh, c’est très difficile de décrire notre son et de dire à quel genre musical spécifique il appartient. » J’accepte qu’on nous ait rangés dans le metal progressif – ou rock progressif, dans une certaine mesure –, mais j’ai toujours eu l’impression que ce que les gens ont en tête quand ils entendent les termes « metal progressif », ce n’est pas notre musique. Quand je pense au metal progressif, je pense immédiatement à Dream Theater. Je n’ai rien contre eux, ils ont géniaux, mais je ne pense pas que nous sonnions comme Dream Theater. Si vous adorez Dream Theater et ce genre de metal progressif et que vous écoutez ensuite Leprous, je ne suis pas sûr que vous retrouverez ce que vous recherchez. J’ai donc toujours eu du mal à savoir exactement ce qu’est le metal progressif, mais à mon sens « progressif » signifie que ça progresse, que ça va de l’avant, que ça évolue. J’imagine qu’à la base, dans les années 70, quand le rock progressif s’est développé, c’était une sorte de rébellion contre la pop et les structures de chansons hyper simples, en faisant de longs morceaux orchestraux avec plein de parties psychédéliques. Puis avec le temps, la définition a évolué et on était censé sonner exactement comme ça pour être progressif, et c’est là que j’ai l’impression que le genre a perdu un peu de son sens, parce que, pour moi, encore une fois, « progressif » signifie qu’il faut progresser, être innovant et faire quelque chose de nouveau, et c’est précisément ce que nous essayons de faire.

Les plus grandes critiques nous viennent généralement de gens qui peuvent potentiellement nous aimer mais n’aiment pas forcément nos nouveaux singles. Ils disent : « C’est bien trop pop, c’est bien trop accrocheur, c’est bien trop… » Mais les refrains et mélodies accrocheurs font partie de notre son depuis le début. Ce n’est donc pas comme si nous nous étions vendus. Et nous avons encore pas mal d’éléments progressifs, dans le sens traditionnel du terme, en ayant différentes signatures rythmiques, des chansons plus longues, des chansons plus courtes, différents éléments, et en ayant un son très varié – il nous est arrivé de faire intervenir de la contrebasse dans une chanson, nous avons du growl, etc. A mon sens, nous avons encore notre place parmi ce que je considère être du metal ou rock progressif, mais ce n’est pas très important pour moi d’être en phase avec une certaine étiquette, même si je comprends que ça peut avoir du sens. A notre époque où tout est catégorisé dans des playlists, c’est pratique d’être associé à un genre. Personnellement, je me fiche un peu du genre dans lequel on nous met, tant que ça permet d’atteindre les gens qui pourraient apprécier notre musique.



« Je crois vraiment que nous avons le potentiel pour atteindre un public bien plus large que la seule niche des musiques progressives. Pas que je veuille m’éloigner de tous ceux qui aiment ce type de musique. C’est juste que tout le monde est le bienvenu. »

Pour être honnête, je crois vraiment que nous avons le potentiel pour atteindre un public bien plus large que la seule niche des musiques progressives. Pas que je veuille m’éloigner de tous ceux qui aiment ce type de musique. C’est juste que tout le monde est le bienvenu. Leprous n’est pas destiné à plaire uniquement à ceux qui aiment une niche musicale spécifique. N’importe qui peut aimer cette musique, mais je comprends aussi pourquoi certaines parties peuvent être difficiles d’accès pour certaines personnes. Rien que les growls, ce n’est pas pour tout le monde. A la fois, je m’en fiche un peu, mais j’imagine que nous pouvons appartenir à plusieurs genres différents.

On a vu émerger un important mouvement rétro dans le rock et le metal, or Melodies Of Atonement est loin de ça : c’est très moderne, avec de grosses guitares et beaucoup d’éléments électroniques. Les gens associent toujours la modernité avec de la musique surproduite qui sonne plastique. Penses-tu que vous prouviez qu’on peut être à la fois moderne et organique, que les deux ne sont pas contradictoires ?


Oui. Ça rejoint un peu ce que je voulais dire tout à l’heure au sujet du son. On considère souvent que « organique » signifie « naturel » et « authentique », tandis que tout ce qui synthétique ou très travaillé serait moderne. Si on regarde, par exemple, le vinyle qui a regagné en popularité, c’est un format très vieux et organique, mais à la fois, ça correspond à un mode de pensée très moderne pour obtenir une expérience sonore optimale. Je dirais que ce n’est pas forcément la façon dont on produit le son pour créer ses chansons et la source de ce dernier qui font que c’est moderne ou pas. Pour moi, c’est plus l’approche. J’ai l’impression qu’avec Melodies Of Atonement et tous les éléments électroniques, nous avons réussi à obtenir un son moderne tout en conservant pas mal de feeling organique et authentique. D’ailleurs, certains éléments électroniques proviennent de Rhodes et d’orgue Hammond, qui sont considérés comme étant organiques. Donc ce que tu dis est effectivement en phase avec ce que je ressens et j’espère que d’autres gens le ressentiront également.

Einar a dit qu’une « bonne partie de ces chansons fonctionneront extrêmement bien dans un contexte live ». Est-ce qu’il y a eu un effort conscient en ce sens durant la composition ou bien est-ce juste une observation avec le recul ?


Je pense que c’est surtout dû au fait que, dès le début, nous avons dit que nous essaierions d’en faire un album qui sonne comme un groupe. Ce qui signifiait que toutes les parties que nous enregistrions seraient jouables. Sur les albums précédents, nous avons cherché à optimiser les choses pour que ce soit le plus cool possible, quand bien même ce pourrait ne pas être possible de tout jouer exactement à l’identique en live, surtout avec les parties orchestrales et ce genre d’élément. Alors que cette fois, l’idée était de jouer davantage les chansons ensemble en tant que groupe, en studio, de manière plus foncièrement live. Ce qui signifiait que ça n’allait pas prendre autant de temps pour les répéter en vue des concerts. Nous n’avons pas joué les morceaux ensemble pour l’enregistrement, mais nous avons joué de plus longues portions de façon à ce que ça sonne beaucoup plus naturel que si ça avait été très travaillé par petits bouts et réampé, par exemple. C’est aussi ce qui fait que ça sonne plus organique, à mon avis, même si le son est moderne. C’est pour cette raison que ce sera plus marrant à jouer live, car ce sera plus proche de ce que nous avons fait en studio. Nous avons dû beaucoup répéter et jouer les parties en amont de l’enregistrement, alors que par le passé, il fallait apprendre les morceaux juste avant, et après les avoir joués en concerts, nous les maîtrisions bien mieux qu’au moment de l’enregistrement. Ça sonne donc plus naturel sur cet album que certains trucs que nous avons faits par le passé.

Si on regarde les albums passés, jusqu’à Malina, tu étais le parolier principal du groupe. Puis, sur Pitfalls et Aphelion, Einar a pris le relais – même si tu as continué à écrire quelques textes. Comment t’es-tu retrouvé à être le parolier principal par le passé et comment la transition avec Einar s’est-elle faite ?

Le fait que je me mette à écrire des textes était plus une question pratique, parce qu’au début, c’était notre premier bassiste qui s’en chargeait, puis à un moment donné, nous créions des chansons plus vite qu’il n’écrivait des paroles. Nous nous disions : « Il nous faut des paroles maintenant. » Alors j’ai dit : « D’accord, je peux essayer » [rires]. C’est là que je me suis rendu compte que j’avais le coup de main et j’ai trouvé ça intéressant. J’ai donc commencé à écrire des textes, puis lentement mais sûrement Einar a aussi essayé d’en écrire. Je crois que le premier texte qu’il a écrit – je n’en suis pas totalement sûr – était « The Cloak » sur Coal. Ensuite, vu que c’est le compositeur principal du groupe ainsi que le chanteur, il se charge d’une grande partie des lignes vocales, ce qui est évidemment très directement lié aux paroles. Du coup, souvent, quand il fait des lignes vocales, il peut avoir une idée du sujet dont la chanson pourrait traiter, et au bout d’un moment, il est devenu de plus en plus à l’aise dans l’écriture de textes. Je n’étais donc pas du genre à dire : « C’est mon boulot, il faut que ce soit moi. » C’était plus que je m’en suis chargé parce que personne d’autre ne s’en chargeait [rires]. Et est arrivé un stade où Einar en faisait de plus en plus. De même, pour alléger la charge de travail, nous nous la sommes partagée, donc j’écris encore quelques paroles, même s’il en écrit une majorité, comme sur cet album. C’est parce qu’il a lui-même pris le coup de main, mais aussi parce que les textes sont devenus un peu plus personnels pour lui, donc ça a du sens que ce soit lui qui les écrive. Et comme je l’ai dit, c’est naturel quand on écrit les lignes vocales, tu peux avoir une mélodie en tête qui te donne une idée de thématique à partir de laquelle développer les paroles. Tout ça s’est donc fait un peu par hasard et pour des raisons pratiques et naturelles.



« Ce n’est pas forcément la façon dont on produit le son pour créer ses chansons et la source de ce dernier qui font que c’est moderne ou pas. Pour moi, c’est plus l’approche. J’ai l’impression qu’avec Melodies Of Atonement, nous avons réussi à obtenir un son moderne tout en conservant pas mal de feeling organique et authentique. »

Ça ne te manque pas de t’exprimer davantage au travers de textes ?

Non, parce que si j’ai une idée ou pensée qui pourrait être cool pour des paroles, je la note et dès qu’on me dit qu’on a besoin d’un texte, j’ai déjà de la matière. Il ne faut pas que ce soit forcé. Si on me dit qu’on a besoin de dix textes pour dans deux jours, c’est difficile de sortir quelque chose en quoi on croit vraiment sans avoir une base de départ. Je ne dirais pas forcément que ça me manque. Je n’ai pas l’impression de ne pas pouvoir exprimer mes sentiments parce que je n’écris plus autant qu’avant. Je sais que je vais toujours pouvoir écrire des textes, c’était le cas de cet album et ce le sera probablement du prochain. Ce n’est pas comme si on m’avait dit que c’était fini, que je ne pourrais plus jamais écrire. Ce n’est plus quelque chose qu’il faut impérativement que je fasse, comme un devoir d’école, mais à la fois, j’ai toujours la possibilité de mettre sur papier ce que j’ai à exprimer quand j’en ressens le besoin.

Y a-t-il un texte que tu as écrit qui est particulièrement important pour toi ?

Je ne dirais pas que c’est le plus important, mais j’aime la complexité et le sens des paroles de « Forced Entry ». C’est l’un de mes premiers textes. Tout d’abord, c’est une très longue chanson, donc un long texte, mais j’aime l’imagerie qu’il évoque et sa signification. On peut l’interpréter de plein de façons. Ça parle d’un parasite qui peut infiltrer la tête des gens pour que ces derniers fassent ce qu’il faut pour qu’il survive, même si ça implique que l’hôte en meure. C’est un thème très sombre, mais je tombe de temps en temps sur quelque chose qui me le rappelle, comme The Last Of Us avec ce champignon qui prend le contrôle des corps, ou ce pourrait être un virus, comme le Covid-19, et je me dis que ce peut être une bonne métaphore pour ces choses à laquelle je n’avais pas pensé. C’est donc le premier morceau qui m’est venu en tête quand tu as posé la question, mais j’ai écrit tellement de textes que c’est dur d’en choisir un en particulier qui serait au-dessus des autres.

Qu’est-ce que tu penses de tes anciens textes quand tu les relis ? Comment comparerais-tu ton approche avant et maintenant ?


Par le passé, globalement, j’écrivais des textes de manière totalement indépendante des chansons. Si j’avais une idée sur laquelle écrire, je la rédigeais plus sous la forme d’une sorte de poème que nous essayions ensuite d’intégrer à une chanson. Alors que dans les années plus récentes, c’est davantage basé sur la chanson. Peut-être que celle-ci est presque terminée ou plus ou moins arrangée, on a la ligne vocale, et alors on essaye de voir quelles idées et émotions ça nous inspire en écoutant. J’imagine qu’ainsi, c’est plus facile d’obtenir un titre ou une accroche de texte qui va avec l’accroche mélodique de la chanson, et de faire en sorte que ça sonne optimal, plutôt que d’avoir un texte qui sonne bien juste à la lecture. Je pense qu’on pouvait lire certains de mes anciens textes davantage comme des poèmes, alors que les plus récents sont faits pour bien aller avec les chansons pour lesquelles ils étaient destinés. Je suppose que c’est la principale différence. Après, pour ce qui est de l’émotion, je n’ai pas l’impression que ce soit très différent. Quand on a écrit de nombreux textes, le plus difficile est de ne pas se répéter. On n’a qu’un seul esprit et c’est facile de retomber sur les mêmes idées et les mêmes pensées. Il faut donc essayer de ne pas trop se répéter et d’innover dans son écriture. C’est un choix délibéré, car c’est plus intéressant d’avoir une évolution dans les thèmes sur lesquels on écrit.

L’album s’intitule Melodies Of Atonement : pourquoi devez-vous vous racheter ? Quelles fautes pensez-vous devoir expier ?

C’est une question intéressante. Ce n’est que lorsque tout était terminé que nous avons décidé d’opter pour ce titre. C’était le même processus que pour trouver le titre de toutes les chansons. Nous étions là : « Ok, maintenant, tout est enregistré. On a les paroles et tout. Qu’est-ce qui ferait sens pour le titre de l’album et des chansons ? » Certaines chansons étaient évidentes, comme « Silently Walking Alone ». Le premier single était « Atonement » et nous nous sommes dit que ça pourrait avoir du sens d’avoir un titre d’album qui ferait référence à ce morceau. Je ne sais plus qui a suggéré ça, je crois que c’était Einar, mais, même si nous n’avions pas de concept global, ça allait bien avec les thématiques. Comme je le disais, ce sont généralement des textes assez personnels sur des épreuves ou des processus de guérison. Il y a donc l’idée de se racheter pour une mauvaise action ou ça peut refléter le processus consistant à laisser quelque chose derrière soi. Le fait de vivre une épreuve, de devoir se repentir ou d’accepter quelque chose pour avancer, c’est un fil conducteur qu’on retrouve dans une grande partie des chansons. Donc nous trouvions que ça avait beaucoup de sens.



« L’artwork représente une sorte de plancton qui est ce truc qui flotte et se déplace suivant où l’emmène la marée. Ça peut être une métaphore de quelqu’un qui est à l’aise avec son environnement et se laisse porter par ce dernier, au lieu de toujours se battre contre les choses. »

Il y avait aussi le fait que l’artwork représente une sorte de plancton qui est ce truc qui flotte et se déplace suivant où l’emmène la marée. Ça peut être une métaphore de quelqu’un qui est à l’aise avec son environnement et se laisse porter par ce dernier, au lieu de toujours se battre contre les choses. Je pense que le processus consistant à se racheter implique de faire face à ce qui nous pose des difficultés, soit en luttant contre, soit en l’acceptant, ce qui est généralement la meilleure manière d’avancer.

Tu dis qu’il n’y a pas de concept global dans l’album, mais curieusement, on peut facilement établir des liens entre certaines chansons, comme le mot « atone » qu’on retrouve dans « My Specter » et qui renvoie à la chanson précédente dans la tracklist, ou l’idée de silence dans « I Hear The Sirens » qui renvoie à la première chanson, tout comme on peut lier l’idée de sirènes à « Like A Sunken Ship »… Tout ceci était des coïncidences ou avez-vous essayé de créer une sorte d’histoire ou une cohérence avec la tracklist, même si les chansons n’étaient pas faites pour être liées ?


Ce n’était pas délibéré. Il pouvait y avoir de petits détails, comme ceux que tu as mentionnés, qui nous faisaient dire que ça pouvait avoir du sens, mais il n’y avait pas de grand plan général pour définir ce qui irait bien ensemble. En tout cas, certains éléments que tu as mentionnés étaient purement fortuits. Ça montre aussi que c’est parfois cool de ne pas trop expliquer la signification des morceaux, parce que, souvent, il y a des coïncidences qui ont beaucoup de sens et ça n’a aucun intérêt de gâcher ça pour l’auditeur. Ce dernier peut faire son interprétation qui colle à ses propres idées, et ce n’est pas forcément erroné, c’est juste que ce n’est pas exactement ce qu’était notre idée des paroles.

La biographie promotionnelle décrit Melodies Of Atonement comme « un nouveau départ radical ». Est-ce aussi ton sentiment ?

Je ne dirais pas que c’est complètement nouveau, mais je dirais que c’est un grand écart en termes de son par rapport à ce que ça a été sur, au moins, les trois derniers albums. Beaucoup de gens ont aussi mentionné, sans qu’on le leur demande, le fait qu’ils ont renoué avec le groupe avec ces nouveaux morceaux. C’est intéressant, car ça veut dire qu’il y a quelque chose de manifestement différent sur cet album. Je dirais qu’il y a un gros lien entre cet album et une ancienne version du groupe, mais si des gens pensent que c’est un grand pas en avant dans une autre direction, c’est que c’est peut-être vrai aussi [petits rires].

En février 2022, Einar a fait le live stream The Congregation Acoustic. Qu’as-tu pensé de sa prestation ?

J’étais présent dans le public quand il l’a fait. C’était durant la pandémie. Pour être parfaitement honnête, je n’ai pas écouté l’enregistrement qu’il a sorti, mais dans mon souvenir, c’était assez cool d’entendre dans une interprétation complètement différente ces chansons dont j’ai, évidemment, participé à composer la musique et à écrire les paroles. Certaines étaient très intéressantes à entendre dans ce contexte. Il y en a qui n’étaient peut-être pas mes préférées quand nous les jouions avec le groupe et qui, sous cette forme, m’ont fait beaucoup d’effet, ça leur donnait une autre envergure. C’était très sympa !

Interview réalisée en visio le 8 juillet 2024 par Nicolas Gricourt.
Fiche de questions : Nicolas Gricourt & Maël Minot.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Photos : Tomasz Gotfryd, Grzegorz Golebiowski (2) & Nicolas Gricourt (7).

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Message par Lucificum Ven 13 Sep 2024, 17:18

J'ai écouté plusieurs fois l'album, il me plait beaucoup :)

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Message par vaijuju Dim 15 Sep 2024, 20:30

IL me déplait pas mrgreen je prends mon temps,  je le déguste petit à petit à peu ...Avant j'écoutais les albums en boucle quitte à m'en dégouter mrgreen   En tous cas,  ça été une bonne idée de limiter les orchestrations ...

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Message par vaijuju Jeu 26 Sep 2024, 19:25

Après plusieurs écoutes , un titre se dégage pour moi : Like a sunken ship ! je suis sûr que ce morceau sera dingue en LIVE , surtout le final .

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Message par Lucificum Jeu 26 Sep 2024, 22:31

Oui, avec Silently Walking Alone. Mais le morceau le plus touchant je trouve reste My Specter. :love:

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Message par vaijuju Ven 27 Sep 2024, 06:46

Au départ, c'est Silently Walkying Alone que j'aimais le moins, mais avec le temps, le morceau passe bien ...... My Specter ou LImbo aurait pû se retouver sur Pitfalls .Ils ont bien rebondi après Aphelion !

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