MACHINE HEAD - Catharsis (26 janvier 2018)

Je dois etre dans une bonne période, j'ai bien aimé l'écoute de tout à l'heure. J'ai relevé le nez de mon bouquin plusieurs fois sur des passages chouettes.
S'il faut virer pas mal de choses, surtout pour raccourcir l'ensemble assez indigeste, c'est quand même loin de la purge annoncée.

Quand on s'appelle Machine Head, ce n'est quand même pas une sortie bien glorieuse. Je n'ai déjà plus la moindre envie de l'écouter, ce disque, perso. Hâte de revoir le groupe en live cependant. J'espère même voir "Triple Beam". Je suis comme ça. Foufou.

Bon après quelques écoutes je dois dire que je m'attendais à pire... J'ai même bien kiffé plusieurs morceaux et je trouve que c'est quand même un album couillu: anti-commercial, original dans son approche pour MH et vraiment très (trop ?) varié. Ça part un peu dans tous les sens.

Même Bastards finalement... oui c'est un peu cucul la praline mais c'est un morceau écrit pour ses fils et je me dis que c'est quelque chose que je pourrai dire à mon fils (c'est parfois les méchants qui gagnent)... Merde, la paternité m'enlèverait-elle tout sens critique ?

Par contre qu'est-ce que c'est long !  
J'ai vraiment du mal à aller au bout d'une traite, c'est fou comme l'album aurait gagné en efficacité si un producteur avait pu dire à Flynn ses quatre vérités. Et puis j'ai l'impression qu'il chante tout le temps, il y a peu de passages instrumentaux pour se reposer l'esprit, on a la voix de Robb en permanence pendant 75 minutes !

Mais malgré tout ça il y a du positif dans ce disque, plus que dans le précédent déja. Et puis ils se foutent pas de nous avec le DVD bonus, 21 titres, plus de 2h15... là aussi certains DVD vendus en tant que tels ne sont pas aussi longs !


Edith me signale que l'ancien bassiste Adam Duce a des critiques très pertinentes à formuler:

merci foule fête a écrit:J'ai tenu jusqu'à "Triple Beam". Ç'aurait été un autre groupe, j'aurais zappé au bout du 1er solo du 1er morceau. C'est aussi peu inspiré que mal interprété - ce chant pseudo-hargneux du style retenez-moi ou je vais tout casser, quelle pitié... Manifestement, j'ai échappé aux ballades emocore, c'est ça ? Toujours ça de gagné. Bon sang, que c'est laid.

Hop, je l'ai reçu hier, et donc enfin écouté en entier.

Contrairement à MFF, ç'aurait été un autre groupe, j'aurais zappé au bout du 1er solo du 1er morceau. C'est aussi peu inspiré que mal interprété - ce chant pseudo-hargneux du style retenez-moi ou je vais tout casser, quelle pitié... Bon sang, que c'est laid.

Je vais essayer la Méthode Droomy, voir si je peux alléger un peu le truc

Bon. Si on met de côté un bon riff par ci, un chouette refrain (ou bout de refrain, mitaine c'est dire), cet album est une purge. C'est difficile de croire que c'est le même groupe qui a sorti Halo : y'a pas un solo qui tape droit ! Au mieux c'est fade... Et puis mitaine, j'ai jamais trouvé l'ami Dave particulièrement inspiré mais là c'est catastrophique...
Soit c'est un four collectif, soit le Général Flynn a perdu tout son jus... Je serais gêné de le chroniquer celui-là.

Je serais gêné que tu ne le chroniques pas !
Mais : même constat. Cet album est nul (de chez nul).
Je ne l'écoute plus depuis bien longtemps, et ne l'écouterai probablement plus jamais. Il n'est pas cohérent, pas beau, pas virulent... Rien ne tient debout.
C'est une grande maison, avec plein de pièces, mais qu'on aurait bâti en caca.
Beurk.

C'est tellement ça !

Le seul morceau que j'aurais envie de réécouter, c'est Behind a Mask, je ne veux même plus entendre parler du reste.
On dirait une compil tellement ça veut taper dans tous les styles que le groupe a abordé. Sauf que c'est des Faces B plutôt qu'un best-of.

Il est quand même bien mieux que le précédent (dont j'ai complètement oublié le nom). Pour moi, en virant le mauvais on pouvait faire un album de 45min assez chouette.

Entièrement d'accord avec ça.

Ah bah mitaine, chuis pas d'accord ! Rien que (pardon j'vais écorcher les titres, soyons honnêtes : moi non plus je ne le connais pas par cœur), je suis retombé sur "We Die", "Long Knife", "Sail Into The Black", et franchement c'est meilleur que 45 minutes du dernier.
Je crois que c'était dans les bonus de Blackening, j'avais été sur le cul de découvrir que les meilleurs soli de l'album avaient été composés par Flynn (quelqu'un pour confirmer ?). Si c'est le cas, comme Droomy (et c'est ma conviction hein), je pense que Flynn (qui est connu pour TOUJOURS avoir considéré MH comme SON groupe {Kontos est parti pour ça, Madder aussi, Luster aussi, Duce aussi}) est en perte de vitesse depuis deux albums, il est trop heureux dans sa vie (ce qui est bien), trop content de s'être émancipé des festivals qui le gonflaient et trop content de constater qu'en ne faisant que des petites salles l'entité était plus forte encore qu'avant. Je suis convaincu qu'il est honnête, mais il bosse en boucle fermée, il a fini par virer les personnalités trop fortes du groupe et du coup il gère le truc sans pression. Sauf que c'est précisément ce qu'il lui faut pour sortir le meilleur... À mon avis, la suite de MH va être chiante, y en a pas un qui va lui faire face, et lui voir les ventes s'envoler, donc ça roule. Allez, qu'ils fassent comme Slayer...

(Qui le chronique ?)

Ben, toi.

Tu viens de montrer que tu ne manques pas de choses à dire dessus. Donc, tu es celui qui vas le chroniquer.

Chuis pas inspiré côté bouquin ces derniers jours, j'vais essayer de gratter quelque chose ici

Très bonne idée.

Excellente idée, même.

Par contre oh, eh. On ne va pas encenser l'étron qui ne fume plus simplement car papa Flynn a pondu un nouvel étron.
Bloodstone reste tout pourrave - et ce pour l'éternité.
Maaaaais, ceci étant, je pense qu'on peut conserver 40 minutes de Catharsis qui donneraient mieux que l'album précédent. Il faudra que je me refasse la liste à froid, mais ça doit pouvoir se faire.

Bon, NON. J'aurais plein de trucs à dire, mais j'ai ni le temps ni la place dans ma tronche pour faire une chro. Vraiment. J'ai gratté trois pauvres phrases mais c'est pas bon, chuis pas à ça. Je laisse la place

Balance au moins tes trois phrases. Laisse-nous des miettes de ton audacieux génie.

Bon. Mais c'pas terrible.
Pis chuis embêté, ça me rend triste d'avoir écrit ça, je vais lui faire de la peine à Robb, et de toute manière je sais pas quelle note ça mérite, un album pareil, et plus je l'écoute plus je l'excuse.
C'est un vrai poison les albums comme ça.

Novembre 2014, conclusion de la chronique de Bloodstone & Diamonds : « difficile d’y voir une nouvelle chute qui les ramènerait à l’après Supercharger pour autant il est impossible de nier que la pente amorcée sur Unto The Locust vient d’arriver à une crevasse. Il va falloir sacrément bosser pour conserver le statut de Grand Groupe pourtant bien mérité, il y a sept ans de ça ». Bosser. Ça, ouais, ils n’ont pas chômé, les galopins.

Jamais Machine Head n’avait été si bavard. Si le four de 2001 alignait quatorze titres, il n’affichait pour autant que cinquante-six minutes au compteur, et le bourratif Bloodstone en condensait douze sur une heure dix. C’était déjà bien digeste comme un yaourt au plâtre. Du coup, à l’annonce que le petit dernier de Flynn & Co jouait la surenchère, y avait de quoi flipper. Et vous savez quoi ? On a bien fait de flipper : pour Catharsis, le cahier des charges de l’accident industriel a été respecté. En tout point.

Trop long, ok. Trop de titres, ok. Twin Lead ad nauseam, okay. Passages épico-kitsch-cheveux-dans-le-vent, okaaay. Geignements mal-à-la-vie, chant retenez-moi-ou-j’vais-tout-casser, shreds stérile, batterie inorganique, basse lambda, lyrics débiles, art work discutable, clips pourris, auto citation, orgie metalcore-neo metal-djent-thrash, cordes gadgets (c’est quoi ce trip avec les violons depuis trois albums ?!), répétitions, diarrhée verbale minaudée, Machine Head déboule avec l’album de la synthèse folle en se payant le luxe d’entacher toutes ses époques.

TOUTES ses époques. Au détour d’un riff dissonant, hop, du pur Burning Red, un tricotage harmonisé Flynn/Demmel, bim, The Blackening, une balade sombre et on se retrouve vers TTAOE, un coup de synchopé et on pense aux deux premiers… sauf qu’à chaque évocation du passé, c’est au mieux correct au pire bancal. Machine Head a été tellement bon que la comparaison ne tient jamais. Par exemple, Heavy Lies the Crown, à la structure à tiroirs qu’on aurait pu trouver sur les dernières sorties du groupe, est finalement assez bateau et s’empêtre dans des changements d’ambiances sans transition.

Et c’est triste ! Chaque bonne idée est sapée dans l’instant, comme si l’écriture des morceaux s’était faite dans la précipitation. Kaleidoscope et son intro pétée, son refrain juvénile, ça surprend, c’est bon ! Mais la phase couplets n’apporte rien, et le morceau tourne vite en rond. Idem pour Catharsis : pourquoi pas partir en djent, mais bordos, inutile de le répéter en fin de morceau ! Et attaquer avec le refrain, ça renforce l’impression de déjà-vu ! Bastards ? Ok ! Balade un peu niaise et sympa dans l’absolu… mais McClain défonce le titre avec l’entêtement d’un bûcheron bourré !

Ouais. Virez-moi Dave McClain : dès qu’on attend de lui un peu de finesse, il se borne à flinguer ses fûts sans réfléchir, ou perd ses moyens et se contente du minimum syndical. Côté guitares, l’arrivée de Demmel en 2003 nous a offert parmi les meilleurs échanges de riffs du thrash. Dans la continuité de Bloodstone and Diamonds, sorti des tricotages harmonisés, gimmicks de plus en plus chiant, il n’y a pas UN solo qui tape droit sur Catharsis. Contrairement à Metallica, qui avait sciemment décidé de ne pas en inclure sur St Anger, Machine Head essaie mais se vautre systématiquement.

Quant au chant de Flynn, qui n’avait cessé de progresser depuis 94, c’est binaire : soit il barbote dans la caricature de l’ado mal dans sa peau, rappelant l’espace d’un instant ses performances sur Pins & Needles, soit il stagne dans ce grondement monotone pseudo-menaçant qui devient vite usant. Nuls doutes que le bonhomme est sincère, et décomplexé, que ce soit dans ses paroles ou son expression, mais rarement il avait été si peu inspiré. Autre aspect négatif : il débite sans interruption, oubliant de laisser aux instruments un chouilla de respiration pour s’épanouir et raconter leur histoire.

Une grosse moitié de l’album se contentant d’enfoncer la pédale et de tricoter dans le vide, l’autre formant une brochette de titres sans cohérence, à la charpente fragile et facilement attaquable, la cuvée 2018 laisse le goût douteux d’un lendemain de cuite au Beaujolais nouveau. Ce ne sont ni les évocations au passé ni son hétérogénéité évidente qui posent problème mais bien la structure même de l’album.

Le fan arrivera bien à sauver deux-trois trucs, à justifier, à apprécier certains titres même (Volatile, Catharsis, Triple Beam, Screaming at the Sun, Behind a Mask, Heavy Lies the Crown), mais la passion passée, ce Catharsis se rangera, comme Supercharger et Bloodstone, dans l’étagère des disques « tant pis », ceux qu’on aime aimer jusqu’à ce qu’on réalise que, bon sang, ça fait trois ans qu’on ne les a pas ressorti du boitier.

Avec un peu de mise en forme (même si je sais que tu aimes bien quand il y a plein de paragraphes ), ça ferait une excellente chronique. Je veux dire : qu'est-ce que tu aurais aimé ajouter ?

J'aimerais bien savoir écrire trois pauvres phrases pas bonnes comme ça

merci foule fête a écrit:qu'est-ce que tu aurais aimé ajouter ?

Je sais pas que c'était un bon album

Metalyogi a écrit:J'aimerais bien savoir écrire trois pauvres phrases pas bonnes comme ça

Bah le truc c'est que je l'ai rédigé dans ma tête cette nuit, ça m'obsédait de l'avoir en image mentale, alors je me suis poussé ce matin

Tu serais d'accord pour une publication sur le site ?

Oh bah oui, si personne n'en propose une, y'a pas de soucis !

Very good. Je m'occupe de la mise en page dès que possible.

J'ai tranché pour la note : 11.

Cette générosité