Le topic des Kronikeurs

Rien à voir avec les buveurs de bières mais j'ouvre ce topic pour savoir comment vous vous y prenez "les gars d'en face" quand vous saisissez votre clavier, avec vos petites mains humides de hipsters, pour rédiger une binouze sur un truc qui a enflammé vos esgourdes.

Tu ne veux quand même pas qu'on te révèle la formule secrète qui nous permet de concocter les meilleures chroniques de l'univers ?

Enfin bon pour ma part, c'est simple et assez bâteau, j'écoute l'album jusqu'à avoir la sensation de le "maîtriser" Du coup, derrière, ça vient tout seul...
Content là, non ?

J'écoute même pas les albums et encore moins ceux ou celui d'avant (si je ne connais pas). Je paraphrase les chroniques de core 'n co, MetalChronique et de Nime c'est bien plus rapide.

Moi je paraphrase Thrasho et Vs : je vois avec plaisir que ma ruse de sioux est également utilisée par les pires des cowboys.

Blague à part : trop crevé pour répondre sérieusement mais je me posais la question de savoir si j'étais le seul à plier une chro en deux heures top chrono (fractionnées parfois)... car au-delà, ça me saoule.

Et quelles sont vos astuces pour attirer le chaland dans vos chro? le charme ? l'oseille ? la menace ?

Quelle est la part que vous accordez à la technique ? Au feeling ? Tout ça...

Le générateur automatique de chro, tu connais ? Créé et abondamment utilisé par lord à l'époque des immortels, il a connu un succès sans précédent. Le seul écueil à éviter était de se tromper dans les paramètres initiaux, mais après il déroulait grave.

Pour plu de sérieux car tu vas finir par pleurer, je te connais, tu es à fleur de peau et le fusil à la main (ou à la fleur ?), perso c'est entre 2 et 6-7 écoutes, ça dépend du genre considéré (genre grind en général, 2 écoutes et je sais déjà ce que j'écrirai) et de l'album (il y en a des retors).

Ensuite, lorsque je suis parti (et motivé, ça joue) je lance l'album pour me plonger dans l'ambiance et bien cerner les passages dont je veux parler dans la chro, et en avant Guingamp, la chro est terminer bien avant la fin de l'album (même de grind je crois).

Je ne fais par contre pas spécialement de recherches si je ne connais pas le groupe. Je vais regarder ce qui s'est dit, metal-archives en gros, (rapidement car je ne veux pas me faire polluer l'esprit par ce que d'autres ont pu dire) et si le groupe a un certain statut culte ou non, mais pas plus, je ne suis pas un bourreau de travail à ce niveau, j'avoue.

Attirer le chaland ? C'est l'affaire de ma plume ça. Si les gens aiment ce que j'écris, ils liront. Si non, ils ne liront pas. En fait, je m'en cogne bien de savoir comment attirer le chaland, il faut surtout que je réussisse à m'attirer. Un peu comme n'importe quel groupe de metal (et de Navarre) répond à la question "Penses-tu à ce que veut ton public au moment de composer ?".

Technique et feeling sont dans un même bateau pour ma part. Je ne vais pas chroniquer un album sur sa technique uniquement, ni son feeling exclusivement. La part de chacun variera bien sûr selon l'album, certains sont plus ouvertement feeling ou techniques que d'autres, mai globalement c'est surtout mon feeling qui prime. Et aussi, j'ai quand même un plan global prédéfini applicable à quasi toutes les chros. Je sais que j'évoquerai certains points "obligés" mais rapide ou de manière étendue, ça s'est l'album qui me le dictera. Et ça peut dépendre de l'humeur du moment. Je pense clairement que je ne chroniquerais pas des albums de la même manière celui que je suis de bonne ou mauvaise humeur, joyeux ou triste, en train de regarder l'OM ou le psg... même si la note finale ne changera pas ou prou.

Bref, je fais ça pour l'oseille.

De mon côté, j'écoute les albums jusqu'à ce que j'en vomisse mes tripes, je ramasse le tout et j'ajoute un arôme fleur d'oranger !

Outre les (très) nombreuses écoutes (sauf si vraiment c'est un album bateau qui s'inscrit en bon élève dans les codex du genre) pendant lesquelles je note mes impressions brutes, je me documente : biographies, interview, très, très rarement les chroniques déjà existantes car je déteste me sentir influencée par l'avis d'autres personnes quand je chronique. Il est rare en outre que je cherche à replacer un album dans sa discographie ou par rapport à la production d'autres groupes comparables, je laisse cet exercice à d'autres bien plus avisés que moi en la matière, j'écouterai donc les autres disques d'un artiste pour satisfaire à ma seule curiosité personnelle et travailler mon oreille. Je planche les paroles lorsque je sens que ce n'est pas juste là pour la forme, et lorsqu'il s'agit d'un album concept (ex : Tool), là je vais vraiment dépiauter, disséquer, dans tout ses aspects, pour être certaine d'avoir bien compris le fil conducteur avant de me lancer. C'est très loin d'être plié en une paire d'heures. Je suis plus feeling que technique dans mes chros, raison pour laquelle je ne peux pas plier ça en deux temps trois mouvements. Je ne m'arrête pas à la qualité technique d'un riff (et je ne suis pas technique il faut l'admettre), je cherche plutôt ce qu'il suscite, ce qu'il provoque comme émotion.

Après, pour l'écriture en elle même, là c'est fait en une soirée, il n'y a plus qu'à déverser ce que j'ai dans le crâne, une bon verre de whisky aidant pour les tournures de phrases !

Edith : pour attirer le chaland ? ... je rend lisible les chros des autres ?

Autant de techniques que de chroniqueurs, à mon avis. Et ce n'est pas pour nous jeter des fleurs, mais ce qui fait notre force aux zéternels, c'est justement la diversité de sensibilité... et d'écriture. Suffit de corriger un peu pour s'en rendre compte (hein, Tab' ?).

J'admire sans réserve les collègues capables de torcher une chro en deux heures. Voire moins. Si tout le monde adoptait mon rythme, le site ne serait pas très fourni...
Je me revendique de l'Ecole de Nogent-le-Rotrou, dite de Kroboy : chaque phrase est une souffrance et la lenteur fait partie intégrante du processus. Hélas ! Enfin bon, j'aime ça, hein - mon côté maso, sans doute.

Généralemement, je m'efforce de replacer l'album dans l'histoire du groupe - que je rappelle au besoin, surtout s'il s'agit de débutants. Je n'hésite pas non plus à faire référence à d'autres formations apparentées pour donner des repères au lecteur. Je ne lis quasiment jamais d'éventuelles chros déjà publiées, pour les mêmes raisons données par Dickie et Tabris. En revanche, je fais toujours un détour par l'Encyclopédie Métallique, histoire de ne pas me faire enfumer sur une soi-disante nouveauté qui est en fait menée par un vieux briscard qui veut se refaire une virginité. Et faire un peu mieux connaissance avec les zicos. Oui parce que ça fait un paquet de fois que je me retrouve avec zéro info de la part des labels, alors faut bien se démerder. Et je ne crois pas à l'album "intemporel", donc raison de plus pour contextualiser.

Ensuite j'essaie d'exprimer ce que j'ai pu ressentir, en essayant de rester descriptif pour, encore une fois, que celui ou celle qui lit sache à peu près à quoi s'attendre.
Et je fais des phrases trop longues, mais ça, c'est depuis le collège.

merci foule fête a écrit:
Et je fais des phrases trop longues, mais ça, c'est depuis le collège.

C'est si joli une virgule faut dire ... Tellement plus sympa qu'un point !

T'es sûre que ce n'est pas une apostrophe ?

J'vais t’apostropher moi !

Comme j'aimerais chroniquer aussi (et niquer tout court aussi). Seulement je n'ai pas le talent (uniquement pour chroniquer). Ce n'est pas que je n'ai pas d'avis, seulement au final toutes mes chroniques se ressembleraient. Je ressens lamusique mais elle ne me parle en général pas assez pour pouvoir en faire un texte assez intéressant pour qu'il puisse orienter qui que ce soit dans ses choix d'écoute.
Bref je vous envie, vous qui savez aussi bien exprimer votre ressenti par des mots

Je pensais la même chose avant de proposer mes services...
Ecris quelque chose sur un album qui te plaît (ou que tu trouves incroyablement surestimé !), tu vas peut être y prendre goût !

J'ai l'impression de ne pas être aussi sérieux que beaucoup d'entre vous.

J'écoute le disque, jusqu'à assimilation (jusqu'à avoir un avis que j'estime pertinent - au delà si possible du j'aime/j'aime pas non argumenté).
Je ne m'informe presque pas (au-delà du nécessaire pour remplir la chronique et des éventuelles fiches promo).
Je balance la chronique d'un coup (donc 30 minutes à tout casser).
Je laisse quelques temps.
Je relis et corrige.
Je poste.

Après, j'ai parfois du mal à écrire les trucs, et parfois c'est fastoche.
Parfois c'est intéressant, parfois ça m'ennuie.

J'utilise souvent les mêmes tournures sans trop le vouloir.

Pas de recette, à vrai dire.

Chouette topic (comme quoi, Crom n'est pas qu'un punk à chien sans coeur ). Et j'attends une chro de Yogi rapidement! Naméoh!

Pas de méthode stricto sensu, mais quelques pistes tout de même avant de rédiger une kro.

4 écoutes minimum de l'album déjà, ensuite ça dépend, y'a pas de règle, si je suis idoine avec le groupe et le style il me faut guère plus d'écoutes, parfois il m'en faut une dizaine et des semaines voire des mois pour bien digérer l'album et enfin trouver l'inspiration.

Un minimum (un peu plus même) de connaissance sur le groupe, le contexte et le style me semble totalement indispensable. Après, dans la rédaction de la kro j'essaye tant bien que mal que l'aspect background ne l'emporte pas sur la critique de l'album en lui-même.

N'étant absolument pas une plume, je n'ai pas l'écriture facile. Je ne sais pas si chaque phrase est une souffrance, mais parfois ce n'est pas loin d'être le cas. En général, le premier jet de la chro me vient assez vite (30 voir 45 minutes au pire pour rédiger). Mais il y a pas mal de corrections ensuite, parfois nombreuses. J'aime bien aussi laisser "reposer" ma kro quelques jours avant d'y revenir, ça me permet souvent de rectifier beaucoup de choses.

J'évite au max les répétitions lourdingues, mais ce n'est pas facile pour certains termes (notamment "album" et "groupe").
Par contre, je déteste les expressions toutes faites du style "Le moins que l'on puisse dire" (celle-là je la hais, lire ça dans une chro m'horripile, c'est con mais c'est comme ça), ou "Au final" pour introduire le paragraphe de conclusion (un petit "finalement" passe déjà bien mieux), "votre serviteur" (et puis quoi encore?) etc...
Reste que le plus dur est de lutter contre ses propres automatismes, je suis loin d'y parvenir.

Pas de méthode particulière pour moi.
Généralement plusieurs écoutes distraites puis une phase d'écoute plus attentive, et enfin l'écriture de la chronique en écoutant encore les différents morceaux, pour arriver à en tirer des éléments particuliers si besoin à décrire.
Sinon, je fais un peu le tour de la concurrence pour voir ce qu'ils écrivent du groupe et de l'album, notamment pour en apprendre un peu plus sur le background (mais aussi pour voir s'ils ont apprécié ou pas l'album de leur côté).
Je n'ai jamais l'impression de réellement "maîtriser" l'album à de rares exceptions près, mais je l'écoute toujours de nombreuses fois notamment au moment du rush de la rédaction. Et je le corrige en suivant. Je ne laisse pas reposer la chronique, j'y passe suffisamment de temps au cours de l'écriture pour ne pas avoir à y revenir après.
Et voilà...

Ah, et je passe un temps fou avec Word Counter pour essayer de diminuer les redites de termes (ça compte les différentes occurrences des termes sur un texte) avant de la balancer, je trouve ça indispensable!

Ah, les répétitions, quel cauchemar. Perso je pioche là -dedans :
_groupe formation collectif section trio-quartet-quintet...
_album disque enregistrement production effort sortie recueil oeuvre
_morceau titre chanson piste composition opener final

À bannir : combo (trop jazz) et opus (trop prétentieux aussi).
Je note pour "c'est le moins que l'on puisse dire", même si ça dépend comment c'est employé.

J'ai des tics d'écriture, sûrement... Mais comme le dit Sven, en traquant les répétitions (en se relisant, donc ), on en evite pas mal.

Très intéressant tout ça...

C'est con mais pour éviter les répétitions, j'utilise pas mal les dico de synonymes en ligne.

Par contre l'idée d'un chro peut me venir n'importe où, dans ma douche par exemple en pensant à l'album concerné. Si, j'ai trouvé un angle d'approche, je rédige d'abord l'intro puis la conclusion de la chro avant de me taper lel corps de texte. A ce moment là, tout va très vite et je rédige la chro systématiquement avec l'album sur les oreilles. Pour HR MAG, je synthétise un max, "l'exercice" est bien plus facile alors.

Sinon mon petit plaisir perso, outre les jeux de mots débiles, c'est contacter directement les groupes pour avoir des détails sur l'album surtout concernant les paroles. Je fais ensuite un feedback quand la chro est en ligne par mail ou sur leur page FB.

J'aime bien combo et opus moi !

Je ne connaissais pas Word Counter, faut que je teste ça, merci du conseil.

S1phonique a écrit:
J'écoute même pas les albums et encore moins ceux ou celui d'avant (si je ne connais pas). Je paraphrase les chroniques de core 'n co, MetalChronique  et de Nime c'est bien plus rapide.

et plus dangereux quand tu paraphrases les miennes

Sven a écrit:Pas de méthode particulière pour moi.
Généralement plusieurs écoutes distraites puis une phase d'écoute plus attentive, et enfin l'écriture de la chronique en écoutant encore les différents morceaux, pour arriver à en tirer des éléments particuliers si besoin à décrire.
Sinon, je fais un peu le tour de la concurrence pour voir ce qu'ils écrivent du groupe et de l'album, notamment pour en apprendre un peu plus sur le background (mais aussi pour voir s'ils ont apprécié ou pas l'album de leur côté).
Je n'ai jamais l'impression de réellement "maîtriser" l'album à de rares exceptions près, mais je l'écoute toujours de nombreuses fois notamment au moment du rush de la rédaction. Et je le corrige en suivant. Je ne laisse pas reposer la chronique, j'y passe suffisamment de temps au cours de l'écriture pour ne pas avoir à y revenir après.
Et voilà...

Ah, et je passe un temps fou avec Word Counter pour essayer de diminuer les redites de termes (ça compte les différentes occurrences des termes sur un texte) avant de la balancer, je trouve ça indispensable!

Parce que tu écris des chroniques toi ?


Il y a quand même des albums qui inspirent plus que d'autres. La chro du dernier Blood of Kingu par exemple, elle s'est vraiment écrite toute seule, j'ai juste appuyé sur "Write". Par contre un truc comme le dernier King of Asgard, pas mal du tout mais pas non plus super mega extra. Je n'ai rien trouvé comme intro. Du coup ça donne ça :

Winter a écrit:Lao Tseu a dit : « Quand inspiration manquer pour faire intro, moyen promo est. » Il était fort, l’ami. Un visionnaire, un vrai. Pour meubler, une option : rappeler l’historique du groupe. Pas de bol, je ne le connaissais pas avant de tomber sur ce Karg. Autre option : expliquer l’étymologie du nom du groupe. Encore loupé : la mythologie nordique et moi, ça fait deux. C’est sûrement intéressant, hein, mais bon, jamais eu le temps / l’envie d’approfondir. Troisième possibilité : jouer la montre, tel l’Italie avant Prandelli. Ha oui, tiens, c’est une possibilité… Ca y est, c’est bon ? L’arbitre a sifflé ?

La honte, mais je ne savais vraiment pas quoi mettre.

Quelques suggestions de vocabulaires pour la prochaine kro de Viking :
snekkar, skaegi, Odhinn, Jörmungandr, Surtr, Asatru, Hel (surtout Hel d'ailleurs)

Bonne kro ne se répète pas.
Ne pas oublier un peu de vécu (mais pas trop histoire de ne pas tomber dans le racontage de life).
Ne pas pinailler sur des détails sans importance.
Bannir les histoires, les pseudo-théâtres (c'était rigolo du temps de Hervé Guegano mais bon).
5 écoutes maximum.
Replaçage dans le contexte. Renvoyer à d'autres disques.

Fin de transmission.

Archaïc_Prayer a écrit:
Bannir les histoires, les pseudo-théâtres (c'était rigolo du temps de Hervé Guegano mais bon).

Genre ?
Car je connais une super blague belge sur des Juifs cambodgiens que m'a raconté un Camerounais suisse là, et je voudrais la placer sur une chro de Raw Black suicidaire.

D'ailleurs c'est amusant (bon pas à se tordre) car à mes débuts, j'avais demandé conseil à un gars d'un autre site pour écrire une chro : conseils que je n'ai heureusement jamais suivi.
Il me conseilla en effet d'éviter les digressions et les blagues à deux boules...

J'ai compris après pourquoi, en réalité, ses chros étaient aussi chiantes à lire, froides, limites cliniques et bardées de références techniques à deux sous.