Bouts d'albums - Commentaires pas express - Jacques Chancel

J'avais envie de m'étendre un peu (au sens figuré, que personne ne prenne peur) sur la dernière partie d'Eparistera Daimones de Triptykon, et je ne savais pas où poster ça, vu que c'est un peu long pour du Commentaire Express.
N'hésitez pas à me suggére un autre endroit / topic existant  (non, la poubelle, non...)


La chro du site, écrite par Le Moustre (connais pô) est succincte et j'avais envie d'approfondir un peu. Ça donne ça :

Thomas Warrior sort l'album en 2010, donc a priori, à un moment de l'histoire metallique où pas mal de choses sont écrites. Le mélange chanteur/chanteuse, metal/pas metal, on l'a déjà fait, mais arriver à être juste à ce point, ça me parait vraiment fort. Je parle du triptyque (lol) Myopic Emperor / My Pain / The Prolonging.

Jusque là, l'album est fort, puissant, plus heavy et plus monolithique que Monotheist, mais bien dans sa lignée. C'est déjà plus que costaud. Mais ensuite...


Premier acte : Myopic Emperor



Commencé comme du Celtic Frost version Christian Death, avec la voix geignarde de d'habitude, le titre prend une putain de dimension à 3m09. Il s'agit d'une des coupures les plus franches et les plus cristallines jamais réalisées dans l'histoire du metol (je m'emporte, oui). En général, il y a toujours un petit bout de lyrisme, un morceau de princesse qui vient titiller le doomster qui finit par ceder aux sirènes entendues. Du coup, on reste dans l'imagerie metal Lâ non, on en sort complètement. D'une durée très courte, ce qui est également assez déstabilisant, ce passage est aussi dépouillé que le proto-thrash-doom du groupe. Quelques gouttes d'eau pure dans une cave sombre, en somme. La reprise du cours métallique des choses s'effectue avec une transition à la Crestfallen, d'Anathema, mais avortée, ce qui renforce l'effet irréel de la scène. La première fois que j'ai écouté ça, je me suis quand même demandé si ma voiture, telle Christine, n'était pas repassée toute seule en mode radio.

Pour mémoire, le titre The Crestfallen, c'est celui là :





Deuxième acte : My pain

Le tipyque (lol) titre mimi des albums de grands méchants. Sauf qu'encore une fois, toute référence à un univers métallique est abolie.En 2010, qui fait ça à part Triptykon ? Thy Catafalque ? Oui, mais toute la musique de Tamás est "barrée"/sous le sceau du non conventionnelm alors que là, pas vraiment. On reste dans le conventionnel, mais on le renforce par des touches de lumière venant d'autre part. Une fois de plus, l'ensemble est minimaliste. La chanteuse, Simone, pas celle d'Intervilles, ne force pas. Elle se contente d'être douce. Depuis son retour, Warrior Fischer refuse de retourner dans le lyrisme d'Into the Pandemonium/To Megat Therion.
Dépouillement à tous les átages. Juste douleur, colère et douceur.




Trosième acte : The Prolonging

Sous ce titre aux airs d'anglais inventé ("le pronlongement, comment ça se traduit ? Je sais pas moi, essaye the prolonging !"), Celtic Frost retourne à la normalité, mais punaise, c'est sans doute un des titres les plus heavy jamais composés. Les riffs du début, qui reviennent de manière périodique, pèsent plus lourd que toute la discographie d'Electric Wizard réunie. Bref, les petits intermères lumineux ont redonné de la force à la bête, et de l'espoir, puisque le leitmotiv de titre final est "as you perish, I shall live". Les deux titres antérieurs ont peut-être qqch à voir avec cette renaissance.



Bref, il est cool cet album.

Du coup, tu veux parler d'albums dont seulement une partie t'emporte au-delà du réel ?

En tout cas c'est marrant, tu ne peux t'empêcher d'écrire Celtic Frost alors qu'il s'agit de Tryptikon (tes jeux de mots pourris viennent prouver que tu le sais).

Sinon, tu donnes envie de se plonger dans cet album. Je me suis contenté de Monotheist, de Celtic Frost donc. Je n'ai jamais poussé jusqu'à ce Tryptikon dont il paraît que la filiation est évidente. Il a quand même une sacrée patte le Tom G. Warrior, il crée des ambiances d'une noirceur et d'une épaisseur uniques.

Ton truc me fait penser au triptyque Holy Image Of Lies + Sick Of Everyone + Happiness Machine sur l'album de Sum41 Screaming Bloody Murder. Sum 41 a toujours été un groupe à tubes, mais avec des albums très inégaux. Mais putain, c'est trois chansons qui s'enchaînent (et qui sont pensées comme telle) me transportent à chaque écoute.

J'ai trouvé un vidéo un peu dégueu d'un live qui prouve qu'ils voient bien les chansons comme un tout.
Une vidéo garantie son de merde, caméra qui bouge et fausses notes.



Les versions albums :









J'imagine que Winter verra cela comme un troll, mais ce n'est pas du tout le cas.

TheDecline01 a écrit:Du coup, tu veux parler d'albums dont seulement une partie t'emporte au-delà du réel ?

En tout cas c'est marrant, tu ne peux t'empêcher d'écrire Celtic Frost alors qu'il s'agit de Tryptikon (tes jeux de mots pourris viennent prouver que tu le sais).

Sinon, tu donnes envie de se plonger dans cet album. Je me suis contenté de Monotheist, de Celtic Frost donc. Je n'ai jamais poussé jusqu'à ce Tryptikon dont il paraît que la filiation est évidente. Il a quand même une sacrée patte le Tom G. Warrior, il crée des ambiances d'une noirceur et d'une épaisseur uniques.

C'est un topic pour s'étendre plus que sur les commentaires express, donc a priori pas trop de contraintes. Tu parles de ce que tu veux.
Donc Belza, y a rien de troll dans ce que tu racontes, après la musique m'emballe pas. mais bon, c'est normal. Tu es toi, je suis moi. Inncompatibles  

Quant à Celtic Frost/Triptykon, ça peut te parler, Dick, c'est très sec, hargneux.  Et du moment où Monotheist a été sorti sous le nom de Celtic Frost, du moment où Triptykon est capable de jouer un concert qu'avec des titres de Celtic Frost, c'est bien que les deux appellations sont équivalentes. On dira juste que je ne vois pas Triptykon jouer "Cherry Orchards" ou "I Won't Dance".
Et maintenant Warrior complique tout en sortant le nom Triumph of Death pour reprendre du Hellhammer...

OK. J'étais vraiment parti sur le principe de "bouts d'albums", pas de "Commentaires pas express".

Monotheist et tout Triptykon, c'est abyssal. Dick, fonce.

Aujourd'hui, un autre trio de chansons à l'honneur : Analog Park, Herbal Movement et Saturnine, de The Gathering, sur if_then_else.


Déjà, if_then_else est peut cité comme meilleur album de TG. C'est sûr qu'il y a de la concurrence, mais il est peut être encore plus abouti que How To Measure A Planet, et marque la fin du The Gathering prog/rock mélancolique tendance metal.
En fait je voulais m'attarder deux secondes sur Herbal Movement. Coincé entre les deux monuments que sont Analog Park et Saturnine, elle a l'air de rien cette chanson, mais :
- elle est le prolongement natural d'Analog Park vía les commentaires "docus animaliers" de la fin d'Analog qui permettent un enchainement sans interruption avec Herbal, avec une ambiance un peu décalée.
- comme les deux autres, elle possède son propre climax , lorsque les claviers viennent rejoindre la guitare aigrelette. Ce n'est pas un climax metal, mais plutôt un climax mélancolique. Plus discret que celui d'Analog Park chansons, mais bien frissonnant quand même.
-la transition avec Saturnine est moins lisse. Il y a une pause, mais on reste dans un feeling doux et mélancolique. Saturnine, c'est un gros climax, l'un des chefs d'oeuvre que Silje a su parfaitement reprendre à son compte.

C'est marrant, moi elle me dérange Analog Park, il lui manque un truc, et hors contexte d el'atmosphère d'If Then Else
Concernant le statut de meilleur album, et MFF pourra contribuer au débat mais ils ont raté le coche avec cet album
Y'a eu des soucis avec Century Media, des conflits artistiques (d'ailleurs c'est le dernier album studio avec CM) qui se ressentent sur l'album, qui est clairement le cul entre deux chaises
On retrouve des ambiances d'HTMAP et de Souvenirs
Et c'est en ça qu'il est un peu en dessous des deux cités (à mon humble avis) car moins aboutit.
Souvenirs c'est la grâce à l'état pure, le chef d'oeuvre ultime de l'époque Anneke.
Par contre je te rejoins sr Herbal Movement qui est un chef d'oeuvre musical, vocal et en terme de paroles également.
(ceci dit If Then Else est quand même un album que je surkiffe, surement en troisième place dans mon classsement, mais il aurait dû meilleur)

Winter a écrit:Aujourd'hui, un autre trio de chansons à l'honneur :  Analog Park, Herbal Movement et Saturnine, de The Gathering, sur if_then_else.


Déjà, if_then_else est peut cité comme meilleur album de TG. C'est sûr qu'il y a de la concurrence, mais il est peut être encore plus abouti que How To Measure A Planet, et marque la fin du The Gathering prog/rock mélancolique tendance metal.
En fait je voulais m'attarder deux secondes sur Herbal Movement. Coincé entre les deux monuments que sont Analog Park et Saturnine, elle a l'air de rien cette chanson, mais :
- elle est le prolongement natural d'Analog Park vía les commentaires "docus animaliers" de la fin d'Analog qui permettent un enchainement sans interruption avec Herbal, avec une ambiance un peu décalée.
- comme les deux autres, elle possède son propre climax , lorsque les claviers viennent rejoindre la guitare aigrelette. Ce n'est pas un climax metal, mais plutôt un climax mélancolique. Plus discret que celui d'Analog Park chansons, mais bien frissonnant quand même.
-la transition avec Saturnine est moins lisse. Il y a une pause, mais on reste dans un feeling doux et mélancolique. Saturnine, c'est un gros climax, l'un des chefs d'oeuvre que Silje a su parfaitement reprendre à son compte.

Oh!
On est d'accord sur un truc Winter!

Saturnine est clairement un de mes morceaux préférés de The Gathering. Je me souviendrais toujours de la découverte de cet album, après le fabuleux HTMAP.
J'étais à la fac, et j'avais rencontré un pote metalleux qui m'avait fait écouté l'album.
Je les ai vu sur la tournée qui a suivi, c'était vraiment chouette.

Ya une vidéo avec Silje au chant? Parce que ça m'interresse beaucoup.

Il y a une video amateur du Madrid is The Dark, mais le gars a pas fimé Saturnine, dsl….


@Eudus : je ne vois pas if then else comme le cul entre deux chaises mais comme une transition, la fin d'un truc. En cela Analog Park ne me gene pas. Surement aussi parce que Souvenirs ne me parle pas.

If_then_else me laisse un sentiment d'inachevé, comme si le groupe n'avait pas pu aller jusqu'au bout de ses idées - je me rappelle avoir lu une itw dans laquelle René (?) expliquait sa frustration, en lien avec les problèmes évoqués par eudus. Voilà un album qui correspond très bien au thème de ce topic (si je l'ai bien compris): des fulgurances irrésistibles, des jolis bouts d'album mais un manque de cohérence qui nuit aux compos. Effectivement, je préfère HTMAP, mon album de trip hop préféré (juste devant A Deeper Kind of Slumber de Tiamat).

En voyant combien y'a de fans de The Gathering ici, je me dis qu'il faudrait que j'essaye. Mais le chant est féminin...